En dernier (la guerre)

Au chant de la rivière qui marche tu danses tu siffles tu harmonises les trompettes fantassines tu pries tu cours tu cries tu essores les élans réprouvés tu cours tu cours dans la mélodie des arrières déplacés des muses labellisées au canon tu échoues au front des anges déclassés et prends la mouche des vaches au joli coche libelliste dans le miroir des fleuves incessants tu crois tu cris tu m’expliques la vie les vieux les volcans avec l’envie de tout foutre en l’air dans l’acide d’une tempête va va et ne pèche plus tu vois j’écris et sans crier je réponds qu’elle est là impudique et ignorée en peine de vagues ensanglantées non tu crois tu cris tu fais le tour de la croix tu mixes le tout à l’huile de coude tu gouttes et toc tu cours tu meurs tu brises les mœurs de leurs bonnes gens les calvaires les cimetières les trous tu pries tu ouvres l’heure des chœurs empaillés dans l’abri du temps ramasse à la pelle les ouvertures en ogive qui crissent couvercle au choix des pauvres dans l’artifice et l’artillerie des bombardiers slaves au garde à vous êtes foutus foutus foutus c’est pas la guerre c’est l’apocalypse des misères en terreur du temps enfilé au chas de l’aiguille je tords je prends je tire je lasse je casse avec les dents s’effritent les armées du dedans s’évertue et s’émerveille le chant plié des matines ondulées dans la moire uniforme du mercenaire embarqué dis-moi soldat pioupiou troufion rejoins tes troupes et garde-toi de divulguer la gent ailée au bousier.

8 réflexions sur « En dernier (la guerre) »

  1. Je trouve ce texte le plus intéressant de ceux que tu nous a proposés ces derniers temps, bien qu’il soit difficile à lire (pour moi) jusqu’à temps d’avoir trouvé le (un) rythme, car (me) demandant de faire l’effort de produire moi-même la respiration, ce qui du coup me rend attentif au texte d’une façon neuve…. Etait-ce ce que tu cherchais ? En tout cas, c’est une échappée dans tes textes, une façon (peut-être) d’aller chercher autre chose tant dans le fond que la forme…. mais en poésie c’est la même chose.
    Et ceci autant pour l’auteur (toi) que ton lecteur.

  2. Merci beaucoup Gilles pour tes remarques sur ce texte. J’ai hésité un peu à le publier, en fait. Je me rends compte que c’est un peu difficile à lire, il faut en effet au lecteur (re)trouver le rythme et le souffle. Pas forcément évident.
    Une échappée comme j’aimerais pouvoir en proposer plus souvent.

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