Je ne peux revenir en arrière. Mon corps se révolte à cette idée, me crie que ça lui est impossible. J’en ressens un soulagement immense, qui panse les effets d’un deuil que j’ai mis bien trop longtemps à faire. Aussi, le soulagement côtoie le sentiment de culpabilité, et la colère, et la dépression. Je descends dans mes enfers à la recherche de mon ombre, ou à la recherche de mon moi vivant? Oui, de moi vivante! Je suis en train de renaître. Enfin… je crois. Je l’espère de tout mon être. La rechute est-elle tapie derrière la porte? Patience, respire, tu aperçois un rai de lumière dans les ténèbres où tu avances. C’est peut-être le bandeau devant mes yeux qui devient un peu lâche et me laisse entrevoir la vérité.
Je ressens parfois de la nostalgie, et même de la tendresse envers ceux qui m’ont tellement blessée. Je ne sais si je dois m’en méfier, ou comprendre qu’il s’apaise quelque chose en moi. Je ne veux plus enfouir ma colère, elle est mon garde-fou, ma sentinelle.
J’attends, curieuse. Qui va sortir de cette chrysalide? A quoi ressemble ce moi vivant avec lequel je me suis donné des rendez-vous sans cesse reportés?
Dernières traces d’un autre carnet
Sérénissime, 14 mars 2007.