Laisser

L’angoisse revient. Je raconte, sans raconter. Pas d’histoire, que des pensées. Déformées par les maux de têtes qui récidivent ces dernières semaines. Par moments, je me sens libérée, à d’autres, acculée comme une bête traquée. Je les repousse, je veux prendre mes distances, mais ils tirent sur la corde qui me lie à eux. Je les sens à l’autre bout de cette corde, qui, comme une laisse, m’empêche de m’évader, ils y font un nœud qui m’asphyxie. Cette corde -ce cordon dirai-je avec ironie et amertume-, c’est tellement difficile de la couper. Elle est trop grosse, trop solide. Je n’ai réussi qu’à l’user un peu.

Aujourd’hui, je me sens cernée de toutes parts, il y a comme un brouhaha sourd qui règne dans ma tête, une multitude de voix qui chuchotent. Et je ne comprends ce qu’elles disent. Peu importe.

C’est bizarre ce mot «laisse». Laisser, laisser un peu de liberté au bout de la corde?

Laissez, laissez-moi partir!

Dernières traces d’un autre carnet
Sérénissime, 21 mars 2007.

2 réflexions sur « Laisser »

  1. Je me que si la laisse est trop courte, elle peut au moins avoir cette vertu de se faire sentir et de nous pousser à la rébellion. Une laisse trop lâche peut nous laisser dans l’illusion d’une liberté dont on est en fait privé.
    Bienvenue Carole!

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