Je laisse les mots s’enfanter presque seuls, avec l’intervention parfois minimale de la rature, d’une reprise d’un rythme un peu maladroit ou d’une multiplication toujours retenue d’une phrase après l’autre. Je ne sais si cette écriture quotidienne me contraint ou me libère ou les deux ensemble, pensée naïve de qui refuse de réfléchir de manière littéraire.
Ce que je vois, c’est que, tout en restant enfermée (c’est comme cela que je le perçois) dans une forme, j’avance en moi-même, mon écriture s’affermit et l’émotion rayonne d’une vibration différente. Je regarde, surprise, ces mots qui s’échappent, et je les regarde enfin avec la bienveillance qu’on doit aux enfants qui nous habitent.
Je ne sais si je dois « construire un projet littéraire ». Ou, les yeux fermés, laisser se construire ce qui sera peut-être un jour une œuvre, ou juste un ensemble de fragments épars et orphelins, privés de l’attention d’un auteur qui aurait créé un lien, un fil d’Ariane dans le labyrinthe d’une vie.
Mais qu’importe. J’ai retrouvé le plaisir d’écrire les mots qui me disent et vous parlent. Cultiver, jardiner, faire croître, voilà mon projet en ces jours nouveaux qui déclinent.
Mais oui, ainsi nous parlons nous et laissons s’épancher les « mo ». C’est déjà beaucoup il me semble … bien sûr que les questions taraudent.En attendant, le travail est en marche.
Oui, je suis d’accord avec toi, l’essentiel c’est que le travail est en marche. Merci!
Je te souhaite de bonnes ratures :o)
Merci, mademoiselle Biffures ;o)