échappée dans l’or riant des enfances amoncelées
tas de linge qui attend sa lessive
tu tournes en rond dans ma cage de douleur
j’ai laissé quelque chose sur la route
mais quoi ?
les mots se dissolvent comme le sucre dans une tasse de thé
que feras-tu au tournant des jours ?
émincer des oignons et pleurer
faire revenir les faits et gestes
sur le front ou dessous ?
dans le magma du crâne à présent
mais ailleurs sans moi
étendre ce linge mouillé
au battement méditatif
du geste du toucher de la tâche
faire le tour et dormir
corps dans l’échappée du chemin
ou esprit ?
j’ai laissé
assise
la lassitude m’étreindre
moi aussi je voudrais savoir m’échapper dans l’or riant des enfances amoncelées … as tu une place ?
aboule tes crêpes et on embarque!
« les mots se dissolvent » résonne avec le lien que je viens de suivre « On n’écrit pas pour donner aux choses une
place, on écrit pour faire de la place » sur Poezibao http://poezibao.typepad.com/poezibao/2010/01/notes-sur-la-poésie-jeanlouis-giovannoni.html
tu fais de la place, je crois
Merci Christine pour le lien, j’ai beaucoup aimé ces notes. Elles décrivent des choses ressenties si justes avec des mots si simples.
« Les enfances amoncelées. Etendre ce linge mouillé. Emincer des oignons et pleurer. »
« Faire le tour et dormir. »
J’aime particulièrement ce texte où quelque chose se répond et s’échange entre les temps de la (ma ?) vie.
« J’ai laissé quelque chose sur la route, mais quoi. »
Curieusement, je ressens presque deux voix et cette lassitude assise en est une seule.
Gilles, dialogue intérieur sans aucun doute,le tu le je en une même personne…