J’ai du mal à parler de moi sans me plaindre. Enfin, c’est ce que je ressens dans le regard des autres. Je me sens souvent aussi, bizarre, dans le regard des autres. Alors je parle peu. C’est trop douloureux de se sentir à part, sans réellement comprendre pourquoi. Je ne sais pas comment changer. Devenir moins craintive. Cesser de laisser involontairement filtrer de moi mes blessures, ma peur et ma colère.
Je voudrais ne plus faire peur.
Je voudrais être sereine, enjouée, sociable, pleine d’aisance.
Je voudrais sortir de ma peau de petite fille écorchée vive, maigrichonne, incertaine.
Je voudrais cesser de penser que je n’ai pas de valeur, que ma voix n’a pas de poids, qu’il vaut mieux se taire.
Je voudrais quitter ma léthargie, mon inertie, mon incapacité à vivre pleinement.
C’est trop dur, cette vie amputée, incomplète, rabougrie. Cette pesanteur épuisante, cette tension permanente.Et voilà. Je me plains.
Dernières traces d’un autre carnet
Sérénissime, 29 mars 2007.
la plainte c’ est une chanson triste
qui grand nous sert pour vider nos larmes !
Pourquoi faudrait-il étouffer la colère jusqu’à ce qu’elle devienne plainte ?
mamzelle yaya> tes commentaires sont toujours pleins de poésie! :)
Naya> Le problème de la colère est peut-être le même que celui de la plainte: elles sont mal tolérées par les autres. C’est si difficile de susciter une véritable écoute… :(