Elle a vu le trouble sur le jour elle a vu brûler le regain sous un ciel d’acier elle a marché longtemps dans une campagne désertée et au sommet de chaque dune de terre elle a senti un peu plus à chaque fois le monde se refermer en elle et s’endormir comme un fœtus dans sa mer close elle a senti sa caresse dans les contours flous de son intérieur elle a marché encore dans les sentiers effacés dans les traces éphémères d’une humanité disparue elle s’est sentie guidée par le vent et accompagnée par les herbes folles elle a couru dans la légèreté de l’instant elle a senti la lumière la traverser et son ombre frémir et s’allonger sous un arbre elle s’est assise enfin dans l’annonce d’un couchant faite à la terre et l’attente a déployé un dais de songe au-dessus d’elle et un voile noir devant ses yeux ouverts elle a vu le trouble sur le jour elle a vu brûler le regain
Hé Altess, la Bretagne vous va diablement bien ! et ce dais de songe, ach !
… Elle a vu beaucoup de choses.
Kouki,
merci :-)
Tu peux rajouter songe à la liste des mots préférés. Il est un voyage à lui tout seul et il m’évoque l’âge baroque que j’aime tant.
Luc,
Oui, beaucoup de choses elle a vu…
C’est superbe… J’en ai les larmes au corps.
C’est fort ce que tu me dis là…
A l’aune de ce qui me travaille…