Le monde en pause

Parfois le monde cesse temporairement d’exister. Ces moments où je me recroqueville dans un œuf étroit pour ne plus exister. Il suffirait pourtant de regarder tomber les flocons de neige. De s’émerveiller au côté de l’enfant qui voit les flocons. Et ceux-ci lui rendent visite. Et il vaut la peine de les compter. Chacun dans leur singulière ressemblance. Une fraction du monde plus une fraction du monde. Et peu importe que la nuit délave son encre dans la blancheur du paysage, du sol au plafond. On sortira jouer dans la neige.

Savez-vous, on n’écoute pas de musique en regardant tomber les flocons par la fenêtre. On est tout entier dans la contemplation de leur chute lente et délicate. On est le flocon venu rendre visite à l’enfant. On est la nuit qui s’étend devant soi par capillarité. On est le monde qui ne connaît d’autre frontière que la ligne d’horizon. Et encore, la nuit, celle-ci disparaît-elle, nous laissant sans corde de rappel dans l’infini.

5 réflexions sur « Le monde en pause »

  1. j’aime « Chacun dans leur singulière ressemblance »
    et le « sans corde de rappel » est inéluctable…
    (brrr… et il neige chez moi, donc re-brrr…)

  2. Pour cette année nouvelle, je te souhaite deux mille dix flocons venus rejoindre la petite fille, des sourires doux et sereins d’adulte dans un « monde qui ne connait d’autre frontière que la ligne d’horizon »…

  3. Christine,
    ça nous rappelle que nous ne sommes que des points minuscules dans l’univers…
    (ici il neige surtout la nuit, et les journées sont belles)

    Nelly,
    merci beaucoup à toi, je te souhaite beaucoup de belles choses aussi et en particulier belle vie à tes recueils.

    Luc, ah oui, c’est vrai… il ne doit pas neiger souvent dans ton coin d’Afrique :-)

    De rien ma Kouki :-)

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