j’ai fui dans la douceur des temps j’ai rêvé de m’éteindre de m’étendre de m’étreindre j’ai plongé dans les paysages et les déserts j’ai nagé dans toutes les mers et dans les eaux du Jourdain j’ai vu le soleil se lever sur les monts de Judée j’ai couru dans les champs de luzerne et de blé j’ai rêvé de dissolution de disparition de déroute j’ai prononcé tous les mots laissé agir tous les verbes accueilli toutes les phrases j’ai dessiné tous les horizons tous les corps je me suis séparée de moi j’ai rêvé d’anéantissement et de ruine j’ai rêvé de me résoudre dans l’absence d’un corps j’ai fui encore je me suis laissée porter par les voix et par les ombres et par les senteurs des prairies j’ai marché avec les âmes des morts j’ai rêvé que je n’avais plus ni ancre ni amarres ni attaches j’ai rêvé que j’étais un akène flottant dans le temps disloqué j’ai compris la poussière que j’étais redevenue et je l’ai enfin aimée.
un rêve de liberté où je pars dans le fluide, les éléments et une gaité nouvelle avec toi.
Quel voyage, quelle énergie !…
Musique à mes sens…
kouki, je passe te prendre à la maison bleue ?
Gilbert, j’avais de l’énergie à dépenser, il m’a fallu la terre entière pour vider le stock. ça a tellement bien marcher, qu’aujourd’hui je suis un vrai zombie :-)
Mamzelle, le plus beau compliment d’une musicienne :-)
« j’ai marché avec les âmes des morts » me parle beaucoup
« De même que les chauves-souris, au fond d’un antre divin, volent en criant quand l’une d’elles tombe du rocher où leur multitude est attachée et amassée, de même les âmes allaient, frémissantes, et le bienveillant Herméias marchait devant elles vers les larges chemins. Et elles arrivèrent au cours d’Okéanos et à la Roche Blanche, et elles passèrent la porte de Hèlios et le peuple des Songes, et elles parvinrent promptement à la Prairie d’Asphodèle où habitent les Ames, images des Morts. Et elles y trouvèrent l’âme du Pèlèiade Akhilleus et celle de Patroklos, et celle de l’irréprochable Antilokhos, et celle d’Aias, qui était le plus grand et le plus beau de tous les Danaens après l’irréprochable Pèléiôn. Et tous s’empressaient autour de celui-ci, quand vint l’âme dolente de l’Atréide Agamemnôn, suivie des âmes de tous ceux qui, ayant été tuées dans la demeure d’Aigisthos, avaient subi leur destinée. »
tiré du chant 24 de l’Odyssée (traduction trouvée sur le net)
Tu ne serais pas un peu vantarde, toi, des fois?
Classe! Un texte qui swing et qui fait danser les lettres ;)
Luc, bon allez j’avoue, en vrai je ne suis jamais allée plus loin que le bout de la rue en pyjama ;-)
Bon et puis, je avais finir par écrire en gros « Ceci n’est pas une autobiographie »! ;-)
Guillaume, j’aime beaucoup le mot swing, ce balancement des choses… ;-))