Torrent (à l’intérieur)

Tu te recroquevilles dans des gestes mécaniques
étrangère à tes propres mots
qui traversent la densité de l’air en flèches silencieuses

je me déploie avec une soudaine lenteur dans la chute du torrent sans cesse recommencée
boucle infinie des voix de l’eau fureur ralentie
ce plongeon bras en croix dans la douceur indicible du courant bouillonnant

sans fin tu t’échappes dans la main de Coriolis
dans le cyclone tu t’élèves et tu t’inclines
dispersée dans l’eau pulvérisée des voix alcalines

j’oublie qui je suis
étrangère ne jamais dire jamais
séparée errante

dans ma fissure béante tu t’infiltres
sable dans la plaie tu as saisi mon sang au poignet
dans l’ombre saccagée des rois muets

nulle empreinte laissée dans l’eau du torrent
mon corps gronde à travers toi
recroquevillée je dissimule mes mots au ventre tatoué

5 réflexions sur « Torrent (à l’intérieur) »

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