Mon cœur se serre. Qu’ai-je fait? je ne sais pas. Je ne le saurai jamais. C’est étrange, laisser courir ses doigts sur le clavier sans savoir, savoir quoi? savoir ce qui va sortir. De la chrysalide? Non, juste du mouvement des doigts sur un clavier. Comme une impro sur un piano. Des combinaisons de lettres et de mots, comme des accords ou des mélodies. Un chant émerge parfois. Une voix douce, aiguë, fluide. Des cordes pincées sur une guitare. Une brèche s’ouvre dans mon crâne et un courant d’ondes s’en échappent. Une poussière de météorite et d’étoile. Les voix se mélangent. Mon tout-petit rit et toutes les tensions se relâchent. Toutes, non. Mon front se plisse. Le soleil m’inonde de sa chaleur et mes yeux se ferment.
Je vois des fleurs qui s’ouvrent et se referment dans toute la grâce de leur transparence, puis une prairie ou un torrent. J’ai chaud et froid. C’est juste un nuage qui passe.
Dernières traces d’un autre carnet
Sérénissime, 20 mars 2007.