Puisque le temps s’est retiré
Tu puises dans un lieu
Que je ne puis dire
Désert en silence
Où le plein est en creuxLa raréfaction du sens
Te répond par la chute
D’un signe non pas
Celui de la main
Dont l’empreinte a disparuEt je te crois
Tu parles d’un chemin
Étroit comme un fil
Où seule la feuille
Se plie pour passerMissive montant
Ce Novembre en filigrane
Ton portrait
Obscurci dans la seconde
Figée
Archives de catégorie : Fusées
Le chant anthracite
Quand tu cries
C’est le chant
De la création
Quand tu crées
Il se pourrait
Que je meure
Encore une fois
Guérison
Quand la langue dépecée
Mots arraisonnés devant
Moi Quand les ruines
Lacérées se rangent
À l’endroit tu
Crains soudain
Cette violence aux bords
Coupants
Comme ce
Ruban noir qui coule
Dans tes veines
Et
Ton reflet défiguré
Sur un vitrail
Bleu qui pourrait
Être la lucarne du ciel
Par où s’échapper
Fragment de l’ombre d’un songe
…
À l’aube qui tombe du rêve qui erre
Enfant frêle du silence au détour
D’une dune immobile
…
Avec mon corps inerte je m’accroche
Et tu traces une ligne de couleur
Au milieu de mon visage que tu encoches
Jusqu’à mes pieds au travers du cœur
…
Et je voudrais ne plus sentir l’heure
Seulement ne pas voir l’acrobate qui s’enlise
Et fait couler le silence qui aux lèvres affleure
…
Si tu aimes la nuit
Si Tu Aimes la Nuit,
Tu as posé le pied sur la ligne
Qui me sépare du monde
Je me suis toujours demandée
Par quels chemins tu avais
Saisi ce fil étrangerTu as fait apparaître
Une cascade de mots en litanie
Derrière laquelle j’attends
Mon ombre allongée
Je me suis toujours demandée
Comment tu avais su
Tirer ce trait messagerIl a dit
“Créer des liens”
Je suis derrière la cascade
Rideau fêlure d’un monde
Ombre d’une ombre
Sur le mur d’eau en fusion
Aux vagues perséphonesIl a dit
“Si, j’y gagne, à cause de la couleur du blé”
Et il faudra dire
Tu pourrais ne jamais revenir
Tu pourrais avoir perdu le fil
Derrière une cascade opaque et sombreEt je dirai
Si, j’y gagne, à cause d’une cascade
Une tourelle, une plage d’or fondu
A cause des étoiles dans le sable
Et des mystères irrésolus
Je glane tes mots
Je glane tes mots
En épis côtiersPour entendre encore
Ton rire d’écumeQuand tu glisses
Sur tes épaules rondesCette roide étole
De bure brillante*
Tes mots grains à moudre
S’accrochent à ma chemiseEt tu ris du désordre
De mes cheveux d’embrunsJe lisserai leurs vagues
Quand le mot amour en cageEffeuillé en grains de sable
Aura quitté tes lèvres de corail*
Bouclier percé
Ou Digue ébréchéeTes mots s’écoulent
Et je les moissonneDans le courant
D’un chemin étroitOù pousse l’ortie
Qui tisse ta robe bleue*
Crêtes moutonnantes
Je caresse tes motsQui se mélangent
Au plantain lancéoléDans cette prairie
De ton rireEn forme de goutte de pluie
Où je me suis endormie
La mésange
Tu gisais devant la porte
Ton corps
Minuscule et magnifique
Tenait dans le creux
De ma mainAvec au cœur
L’espoir thaumaturge
J’ai fait ce geste
De la mère à l’enfant
J’ai caressé
Doucement tes ailes bleues
Ton duvet grisTu aurais pu être
Comme un nourrisson endormi
Si petit et aussi peu
Rigide qu’un baigneurLa pauvre, la pauvre
Disait doucement
Ma toute-petite
Qui ne connaît la mort
Que celle dont on se relèveMais tu n’as pas frémi
En guise d’adieu
Nous avons soufflé
Pour toi
Une salve de bullesDans le couchant
Séisme
Quand la glaise
Palpite
Sous les doigts
Quand la terre
Tremble
Sous les cielsUne barque
S’échoue
Sur un rivage
Une vague
Se brise
Sur un écueilEt
Les arbres
Frémissent
Dans l’ombre
Les oiseaux
Chantent
Dans la nuitQuand la lune
Se dissout
Dans la brume
Quand la lumière
Se recroqueville
Dans l’étoileÉteinte
Rouge pluie
Ta vie vécue comme la coupole d’un jour inversé
Tu m’as appelée dans ce rêve de la ville
Quand pourtant tu sais que je bats la campagne
Quand la guerre couve toujours dans ses braises
Et je m’y chauffe les mains tendues
Malgré moi
Ta porte réticente à me laisser entrer
Claque au vent immobile de ton absence
Et sur le mur de ta chambre j’ai vu
Cet étrange panorama c’est moi
Que j’y vois assise avec ma fille
Elle s’endort soudain à même le sol
Aspirée dans un jeu que nous avions inventé
Ensemble cette course dans le champ
Et cette cabane de drap blanc
Et cette bataille silencieuse
Sous la coupole des jours perdus
Sentinelle
Sentinelle
Tu
Coupes
Les mots
D’ici
Pâles
Spectres
Dans ta guérite
Étroite
Verticale
Gisante
Tu es
Droite
Comme le i
De l’œil
Quand tu
Cris
Qui va là?
Miroir
Nous jetterons les dé-
……….Sirs qui ne sont pas
Partagés dans le feu
Qui borde la forêtL’onde légère
Courra sur le
Crépuscule
L’aube lointaineNous nous souviendrons
De ces jours
Du bleu au rouge
……….Qui glissentLes bras plus
Hauts que les yeux
S’ouvriront
Plongeant dans l’ombreNous nous dévoilerons
Et nus
Nous disparaîtrons
Au fond de l’absence
Aube grise
Aube grise
Glissante sentinelleTu viens désert
Mettre au jourUne jungle éteinte
Blanche étincelle
DépolieIci
Sur le seuil
Brisé
Abécédaire martien
Articaline
Bloguatol
Claspival
Drimastère
Éristaphule
Froutanciel
Gulamalne
Habbabal
Iristide
Judéomée
Koraxiphore
Loufacerty
Mégaclès
Nuktéris
Oclarène
Pitakne
Quisouimo
Recilo
Skimpous
Tloli
Uplicotéros
Vaillecikeul
Wruzille
Xubalère
Yéloufare
Zouplache
Le feu
Profond et délaissé
Le cours tortueux des glycines
Comme une émeraude
Envahissante qui rayonne massive
Au fond
Et tout se confond dans la torpeur
Des calmes canaux au fond
Desquels pourtant rien ne repose
En paix
Je me suis perdue dans le feu
Des murailles
Les gouttes de pluie
Salées de la lagune
Atteignent pourtant
Ce jardin si mal enfui
Au fond
Mais je sais que plus je le parcours
Plus il s’abîme
Dans les calmes canaux au fond
Desquels pourtant rien ne repose
En paix
La mer tuméfiée
La mer tuméfiée
Embruns vent de poussière
Grise suspendue
ImmobileTa voile miroir
Se brise fragments
Tessons en nuages
Ancrés