Jamais je n’avais eu à ce point le sentiment d’écrire dans les marges ; ce que nous faisons quoi qu’il en soit ; aussi bien je me demande où les autres trouvent toutes ces pages blanches.
Éric Chevillard, L’autofictif
Jamais je n’avais eu à ce point le sentiment d’écrire dans les marges ; ce que nous faisons quoi qu’il en soit ; aussi bien je me demande où les autres trouvent toutes ces pages blanches.
Éric Chevillard, L’autofictif
Peut-être avez-vous entendu parler de ce projet tout à fait bizarre mené par le sieur Franck Garot ? J’avoue, j’ai cédé à la tentation, j’ai (un tout petit peu) participé à cette manifestation de folie collective.
Heureusement, tout ceci va — enfin! — s’arrêter. Oui, lundi, c’est le bouquet final des 807 (et ne le répétez à personne, hein, j’y serai ce jour-là, à 9h07).
…nous savions tous ce que nous ne savions même plus que nous sommes seulement nos passagers et clandestins encore – sans images sans espoirs que ferons-nous de nous à nous-mêmes amarrés ?
Daniel Bourrion, « Chamane«
Le dos d’un enfant s’appuie au réverbère. Comme on entend le claquement des talons sur le bitume des trottoirs et je passe. La lune s’est accrochée aux frondaisons des platanes, têtes réduites. Filet lâche au matin bruissant. Bientôt, je m’échapperai de la ville, mais prisonnière je crains de rester, qui s’est insinuée dans mes veines. Adieu. Je respire.
La fenêtre haute vue sur étoiles rectangulaires aux crépuscules qui ne s’éteignent pas. Toutes lumières jaunes tournées vers le bas, factices enceintes sans portes. Tu ne t’échapperas pas. Seule la lune arrive à percer la muraille, un judas sur l’autre, intrus, étranger. Adieu. Je me dessille.
Une voix est couverte par les cris d’enfants. L’air tremble et vibre, le plomb se transforme parfois en or, le soir, dans le grondement d’une mer sans ressac. J’y lance des vœux, hameçons émoussés en forme de nuages, le regard posé devant moi, sur le mur. Un coin de l’affiche décollé comme invitation à tendre la main. Adieu. J’entends.
J’irai toucher le paysage des terres finies, sans cesse érodées. J’irai rendre l’humus à la terre. J’irai dormir en ce jardin ensauvagé piqueté d’étoiles.
Adieu.
Je quitte bientôt la ville qui m’a enfantée.
Vibration délicate, elle arrive tout d’abord avec langueur, elle s’installe sans déranger et puis un jour, tu t’aperçois de sa présence, tu la contemples, tu t’en étonnes. Elle s’est lovée sur elle-même, elle s’est alourdie d’un coup pour asseoir sa puissance, s’emparant du pouvoir avec autorité. Coup d’état d’âme !
Extrait de Lassitude, par Frédérique Martin. Lire le texte en entier chez Lignes de vie.
Ce joli dessin très stylisé de fleurs au bord d’un chemin est en réalité un graphique qui représente mon site, Enfantissages, à partir de son code html. J’ai fait cette découverte lors d’une balade sur l’intéressant blog de Jean-Marc Bellot. Cela vous tente de savoir à quoi ressemble votre propre blog transformé en capitule de pissenlit? C’est par ici.
Pour cette nouvelle édition du concours de photos de Jathénaïs et Gilsoub, le thème est « insolite ». Pas facile. J’ai hésité entre ce cactus aux aguets et ce démon porteur de bénitier.
Dans ma lancée, j’ai aussi ajouté ma petite phrase à la blog-histoire commune de Saperli. Pourquoi pas vous aussi? ;)
L’écologie politique vient de perdre l’un de ses fondateurs, André Gorz. Cette nouvelle m’a beaucoup émue et je voulais la partager avec vous.
« Prévenir la gendarmerie », « des lettres attendent » : c’est le message qu’ont laissé sur leur porte le philosophe André Gorz, 84 ans, et son épouse Dorine, 83 ans, retrouvés morts, lundi 24 septembre, à leur domicile de Vosnon (Aube). Les deux octogénaires reposaient côte à côte. Près d’eux, l’amie qui leur rendait visite a trouvé des courriers à l’intention de leurs proches.
De son vrai nom Gérard Horst, l’auteur d’Ecologie et politique et des Adieux au prolétariat, longtemps proche de Jean-Paul Sartre, avait pris sa retraite en 1983 pour s’occuper de sa femme, atteinte d’une affection évolutive qui s’est doublée d’un cancer. Très épris, le couple s’était retiré dans cette maison, à 35 kilomètres de Troyes. Un voisin les a décrits comme « des gens simples et accueillants ».
Jean Daniel, avec lequel André Gorz fonda, en 1964, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur, où il fut rédacteur en chef sous le nom de Michel Bosquet, a vu dans leur décès « l’écrasante beauté d’une communion dans le suicide de deux amoureux octogénaires ». Le président Nicolas Sarkozy a « salué », dans un communiqué, « le singulier destin » du philosophe, « grande figure de la gauche intellectuelle française et européenne ». André Gorz aurait fait part à une amie, il y a quelques jours, de son désarroi devant l’aggravation de l’état de santé de son épouse.
Dans un ouvrage paru en 2006 et qu’il voulait le dernier, « Lettre à D. Histoire d’un amour » (éditions Galilée, 76 pages), André Gorz écrivait à Dorine : « Tu viens juste d’avoir quatre-vingt-deux ans. (…) Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Récemment, je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien. »
« Cette présence, ajoutait-il, fut décisive dans la construction d’une oeuvre dont la visibilité ne porte qu’un nom alors qu’elle fut celle d’un couple, le fruit d’un long dialogue. » – (AFP.)
Enthousiasmée par l’article de Raffa sur l' »éco-emballage humain », c’est-à-dire, sur la manière de se fabriquer un vêtement sans couture à l’aide d’un morceau de tissu drapé ou noué, je m’y suis essayée.
Edit du 20/11/2007: Ce n’est sans doute pas très orthodoxe, mais faute de temps (et surtout d’organisation) je n’ai rien de neuf à proposer cette semaine pour le thème du Selfportrait Challenge « What I wear » et je fais donc un lien vers ce post du mois de juillet dernier.