Les âmes
s’évaporent
dans le levant
rosée
s’insinuent
caressantes
sous ma chemise
souffle
et laissent
sur ma peau
transie
cette eau
murmure
qui s’écoule
muette
entre mes seins
Les âmes
s’évaporent
dans le levant
rosée
s’insinuent
caressantes
sous ma chemise
souffle
et laissent
sur ma peau
transie
cette eau
murmure
qui s’écoule
muette
entre mes seins
On lui dirait que non décidément décidément non elle est partie le long d’une note glissante comme un corridor autant de sons comme autant de lignes fuyant dans la vitesse quand toi tu tisses une vie où les ombres te regardent au fil d’un temps rongé par
la lèpre vestiges d’un drap de lin qui l’enveloppait mais on lui dirait que la route a changé que le chemin s’est déplacé que les traces se sont effacées comme autant de chansons effilochées dans les bourrasques de mer dans le grain dans celui que je n’ai pas voulu semer que je garde au fond de ma poche serré dans le creux des collines on lui dirait que tu es partie
que tu es là ou que tu es partie dans la répétition sans fin ou qui s’enfuit glissant dans le corridor penché un vrai toboggan reprenons le fil quand tu courais à perdre on lui dirait que non résolument j’ai perdu le grain que je tenais serré il germera peut-être peut-être où je ne serai pas où je ne serai pas là où je ne serai pas là pour le voir dans quel sillon
dans quelle nuit évanescente tu apparais tu disparais palpitation d’ailes de papillon ce chuintement mystérieux ou ces sons glissant comme des lignes un jour tomberont en volutes au pied d’une colline je vois ton épaule et le feuillage du saule qui la caresse et l’ombre du noyer je frissonne on lui dirait non enfin elle pourrait
lâcher ta main retrouver les traces d’une vie enfuie dans la poussière j’ai perdu le grain de cette vie au milieu des ronces en fleurs.
Répondre
dans la vague
en rythme
chronophage
dans l’apathie générale
instant fini
dans la glose
des envergures
les vibrations de ta peau
que la pulpe du doigt
caresse
dans la boucle du temps
aboli
sans les percussions
sans les persécutions
à l’âme des instruments
à l’abri des tourmentes
je m’apaise
je jouis
dans le vent en robe
dégoulinante
on pourrait
passer le monstre
s’est endormi
Cerbère des champs
de colza
On l’envelopperait dans le drap qui serpente dans le chemin déroulé dans la nuit des puissants on s’endormirait dans la cage qui oscille et puis quelques pas dans l’empreinte des voix lointaines je me retiens muscles douloureux balançoire hésitante on l’envelopperait dans le manteau des maisons
dans le cuir des chaussures dans l’écaille des lunettes dans la lune ronde où je passe le poing pour crever la peau de la nuit qui pointille ces picotements dans les muscles douloureux de mes cuisses puis quelques pas hésitants dans l’ombre des pierres levées quand la marche ne suffit plus quand les fossés débordent
de ta pluie rejetée de ta langue percée on s’endormirait sur la plage blanche sans l’écume des nuits des grands fonds sans le parfum d’une violette au cou en ralentissement en images floues en lèvres qui remuent en bouches qui crient en silence les yeux comme deux échappées dans le noir portes jumelles mains qui pendent le long
des jambes muscles douloureux je me dissimule derrière la tôle froissée de mes souvenirs genoux au front nous dans la fronde en gémissements j’ai cru au message cloué au bois paroles arrachées par le vent en ralentissement vie vitesse tranche de la main au front visière en télescope en collision mondes encastrés on l’envelopperait dans les herbes hautes montées en graine un avenir puisé dans l’écorce des corps
en mouvement dans le carrousel d’une ville désaxée un point fixe où poser le pied.
En fermant les yeux
j’entre dans la flamme
en dissolution
espérée
en fin de limites
en fin de peau
qui vacille
sous les cils
enceinte au front
des arcanes
*
que je glisse
au fond de l’eau épaisse
du monde dans l’étreinte
impossible
des lueurs
empêchées de vivre
que je sonne
que je vibre
dans la lenteur
espérée
dans la fronde
dans le cercle
dans le noir
dans ma nuit
sur le fil
Je ne peux
rien
dire
d’autre
que le bruit de l’eau
la naissance
silencieuse
de ce corps d’étoile
à l’ombre
du grand arbre
et ce dos nu
sous la lumière crue
du printemps
Sève s’écoule comme lave
dans la lenteur profonde
d’une danse dans le vent
les mots s’échappent
de la paume de ma main
poussières ou cendres
tu peux me parler
d’une voix des profondeurs
qui appelle
d’un grain de blé
qui demeure seul
d’un berger qui m’attend
dans la nuit
j’ai plongé mes doigts
mouillés
dans la terre
je germerai en toi
que tu ne disparaisses
pas
C’est le silence
qui me dégouline
de la bouche
rivière muette
muette
muette
pas dire
des mots en forme d’
arêtes
arrête
c’est le silence
qui fuit
de la bouche
chant de la terre éteint
ne sera plus que trou
et toi dedans
On croit l’entendre qui appelle remonter la rue au tronc gercé tu ploies les jambes écartées plie les genoux paumes au ciel on croit l’entendre tu grimaces tympan contre mur au fil à plomb eau qui ruisselle tympan et rosaces un à un froid cristal vitraux tu pinces les cordes et tu déploies toujours ce regard en coin ce passant qui fait mine de passer c’est cette mèche au coin de ton œil qui appelle ça bat dans le thorax doigts tendus écartés plongent dans on croit l’entendre c’est partout pareil on croit voir sentir pas d’odeur on n’ose pas toucher face au mur descendre la rue coule rivière de souvenirs gel respire souffle jusqu’à l’ivresse jusqu’à la chute dans carré de ciel tendu les mains dans les poches.
On trace la voie le sillon on gobe les mouches on aboie avec les loups ils glapissent on écarte les branches on creuse à l’usure la sente des mois criards au couteau on fend tu as une moustache en chocolat laisse-moi tu vois bien que je creuse au paravent des sous-sols
je cherche le linceul enrobé de sucre de mes morceaux d’âme dans l’ombre froid au carillon des images pieuses toutes racornies et cette odeur on trace la voie on arrache les ivraies on pèse les morceaux des âmes amoncelées je cherche les miens mes morceaux
j’escalade le tas les tas comment reconnaître au crépuscule toujours rien je creuse à la pelle à la pioche et bientôt avec les ongles je gratte on bat les peaux tendues au tambour on pourrait rouler quand on les mots remontent le long des doigts jusqu’au cou en ligne de fourmis
j’ai creusé je creuse je creuserai assise debout à genoux au centre des mesures gravité sans force quand monde déborde et tressaille on trace la voie le sillon dans l’accélération au rythme tambour peau tendue linceul développé en lignes sur tableau noir
chaque mot morceau d’âme découpé dans sa chair jusqu’au sang.
Quand tu sèmes tes églogues au vent des épines que tu haches fissures et biffes jusqu’au sang la rumeur enfle dit-on dit-on dans les entrelacs de pensées grimpantes au seuil des hivers en forme de crâne toute une vie à et je on plonge dans les pensées qui ondulent sous la brise qu’on attend sous la cape d’un ciel aveugle le ciel est sans substance poisseux ou doux caresse les joues si tu et bras écartés
on file aux quatre vents des routes des nationales aux autoroutes aux bretelles et aux échangeurs roues roulade on est pneu usé qui crame abandonné bac à fleurs pensées qui tiennent non quand on croise l’homme qui passe quand on croise l’homme qui passe tient à une main contre son cou le col de sa veste toujours les mêmes pas dans les pas d’hier et de demain au ralenti l’air est amniotique
buvons mes sœurs que portons-nous en nos œuvres vives que portons-nous sur la corde raide du temps je tiens raccroche aux branches ne lâche pas prise écarte les rideaux tu répètes écarte les rideaux mais tu es toujours derrière cachée derrière les rideaux quand tu sèmes que tu sèmes et le vent ou la brise
tes chaînes autour rocade périphérique instantané la ligne des feux blancs de face rouge de dos le ciel aveugle qu’on avale par le nez buvons la tasse mes sœurs et courons dansons pendant que le loup n’y est pas au repos lointains bleutés doux comme le dos d’un chat dans la pensée simple vieille et recueillie sur la route des empires sel soie respire percussions sur le dos de ton esprit en cavale en secousses ou transe manque coup de sifflet ou voix humaines
lointains bleutés que tu sèmes piquons nos doigts aux épines biffe jusqu’au sang.
Jour morne pesanteur
sans yeux qui regardent
sans bouches qui parlent
sans demandes
Seule il le faut
Déjà étouffée par les peuples fantômes
L’haleine garrottée parmi leur foule sombre
Elle va
Lasse du ressac du babil commun punie des autres privée de soi
En vrac
Dehors des mains géantes balancent des branches aux bourrasques enfiévrées
Elle
fichée dans le chambranle jalouse du tumulte des airs
se met en marche aussi
La turbine la plie la cambre puis la rend aux falaises
décalquées au plomb du ciel
Parée de solitudes figée à l’aplomb bras écartés sans public
elle tangue comme une algue
Héroïque innocente
Comme craignant pour elle
le souffle fou la mer et le vide
Se taisent
Son souffle à elle remonte des cavités en un cri
S’arrache d’outre vie
et l’iode vient creuser les fosses
Encore plus loin
Un chant pâle a maintenant pénétré qui lui lèche le dedans des tempes
Cloches sourdes en volées lentes
le bourdon du monde tamponne à ses côtes
Les stances retentissent en rangs de perles
Fluides
Dans le calme refait
elle distingue les voix collégiales des poètes frères
Elles s’égrènent et respirent avec elle
sauvée
Sur les cordes du ciel
apaisé
Kouki Rossi
http://koukistories.blogspot.com/
***
Et le chemin vers mon texte hébergé par Kouki : http://koukistories.blogspot.com/2010/03/les-vases-communiquants.html
***
Tous les participants aux vases communicants du mois de mars 2010:
Mariane Jaeglé et Gilles Bertin
Eric Dubois et Patricia Laranco
lignes électriques et chroniques d’une avatar
futiles et graves et Kill that Marquise
Christine Jeanney et Arnaud Maïsetti de contretemps
Michel Brosseau et Juliette Mezenc
Frédérique Martin et Denis Sigur
Nathanaël Gobenceaux et Jean Prod’hom
Florence Noël et Lambert Savigneux
Pendant le week-end et quelque(s) chose(s)
RV.Jeanney et Paumée
et puis Anita Navarrete Berbel le jardin sauvage reçoit Anna Angeles sur son autre blog effacements
(Merci à Brigitte Célérier pour le recensement)
Il a la densité
visqueuse
d’un manteau d’étoiles
fondues
au cliquetis des lucioles
il s’avance
tout recourbé
autour du soleil froid
qui l’hypnotise
tout meurt
et tout naît
sous ses pas
et si les sylvains
disparaissent
de l’autre côté
moi j’attends là
qu’il me prenne
qu’il me boive
qu’il m’absorbe
au cliquetis des lucioles
sans lendemain
On pourrait croire que la vie est là dans l’anfractuosité des linceuls au vent j’embrasse l’énergie de la montagne et ta main glacée dans mon dos en frissons délicieux je disparais car la vie est là dans l’anfractuosité de la mort des corps et des mots tes yeux ont beau me peindre dans la rougeur des épices ou coquille m’asperge de tes eaux en bataille pourvu que marais m’oublie quand vase m’étreint ce n’est pas toi tu es la vie ce chemin invisible pas l’autoroute qu’on entend dicte la voie la vitesse je marche et j’ai fardé mes joues pâles avec la suie des cratères.
L’étau se resserre au fil des mots on crie rauque on file doux dans l’enlacement de la colère et je crois j’ai oublié quelque chose ce truc dans l’armoire du grenier et tu vois cette fois il n’y a être pour rien dans le monde de l’espèce en danger la rotation dans l’espace sans le temps nécessaire à la métamorphose des embryons
dans la cloque dans le pus et la plaie suppure mais toi tu dis libération révolte extase on tend le bâton pour se faire défends-toi aux yeux perçants et chien aboie recroqueville sur les rochers quand nuit et sable se partage ta couche personne n’a les cheveux des temps profil pyramide exception l’étau se resserre alors j’accélère le pied au plancher des vaches
au train où vont les choses en poussière d’êtres humains répandue qui sera mes yeux et mes empreintes effacées pulpe monte sur mes épaules crache ta colère gronde dans l’arc plein des marches des paysages italiens ou les brumes vénitiennes quand l’étau se resserre je me revois et je croise ces silhouettes nobles dans leurs manteaux de fourrure j’ai percé à jour la voie intracée des coléoptères si noirs à l’affût de leurs élytres vrombissants
et l’air a figé rompues les amarres dans le prolongement de leurs bras d’épines ronces qui cerveaux colonisent.