Une vie à rester au bord des choses pleins des poussières d’un battement de tambour une percussion dans le plafond comme une araignée dans mes cauchemars celle qu’on écrase sur le mur en place dans l’armoire ces trésors cahiers stylos rouleaux de papier cadeau et les bijoux d’avant de cette vie à rester au bord des choses fouettés par les hautes herbes envahis répétition qui va qui vient au rythme accéléré d’un cœur mécanique
mais si doux lisse qui va qui vient et j’attends là sur le bord que les autres ont tracés pleins de leurs morts en serrure qu’on dirait rouillée saute à cloche-pied dans les cercles des pierres qui coulent coup de semonce pour corps en déroute au bord du chemin j’ai perdu la trace j’ai oublié la corde qui me bride écoute une berceuse fais tes valises et jette-les à la mer
je vois toutes tes possessions en procession flottent en balancement imagine ce lion à la crinière sourde et ces portes jumelles qui peut les voir il pleut et tu t’abrites sous une vieille charrette abandon des boues dont ils t’ont fait ils nous attrapent par le bras et nous arrachent herbes brûlées fournaise triste sans existence chante flûte ou cuivre dans la moiteur de la rupture des eaux.