Lenteur, 1 : Avant-propos

Les êtres lents n’avaient pas bonne réputation. On les disait empotés, on les prétendait maladroits, même s’ils exécutaient des gestes difficiles. On les croyait lourdauds, même quand ils avançaient avec une certaine grâce. On les soupçonnait de ne pas mettre beaucoup de coeur à l’ouvrage. On leur préférait les dégourdis -ceux qui, d’une main leste, savent desservir une table, entendre à mi-voix les ordres et s’empresser à les réaliser et qui, enfin, triomphent dans le calcul mental. Leur vivacité éclatait dans leurs mouvements, leurs répliques, et même dans l’acuité de leur regard, la netteté de leurs traits: de vif-argent. « Ne vous faites pas de souci pour eux, ils se tireront toujours d’affaire. »
J’ai choisi mon camp, celui de la lenteur.

Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur.

2 réflexions sur « Lenteur, 1 : Avant-propos »

  1. on doit être fait pour se completer non? j’adore la poesie de la lenteur…. je ne flane jamais dans ce paysage urbain… mais a la campagne oui, quel bonheur…. bisousous; bravo pour tes belles photos d’hier ; 27 aout :magnifiques

  2. On se complète sûrement! sinon cette belle amitié ne durerait pas depuis si longtemps! ;)
    Contente que tu aimes les photos :)

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