Trois fleurs sur la Lune. Iris, opale, verdoyante. Elles frémissent sous la caresse du vent solaire. Leurs pétales s’ouvrent et se referment comme un cœur qui bat. Diastole, systole. Un cœur qui bat. La lumière, poudre d’or en suspens, immobile, figée dans le vide, attend de reprendre sa course.
Il y a en moi ce vide, là, au centre, cette béance dans le plexus solaire, cette plaie qui saigne et qui ne guérit pas faute de mots. Ces mots, qu’il suffirait de prononcer pour tout effacer, pour que la lumière file son rayon glacé, pour que l’arbre sec fleurisse à nouveau et la source bouillonne une eau de vérité.
À la place des mots, il y a cet œil qui larmoie et me surveille, de loin. Muet, sourd aussi peut-être.
Dernières traces d’un autre carnet
Sérénissime, 25 mars 2007.
Voilà un bien étrange billet, Sérénissime. Je vous sens joueuse. Mais je vous entr’aperçois à peine dans ce cache-cache que vous livrez entre lune & soleil, entre ombre et lumière.
Quels sont les mots que vous recherchez, ces mots qui sauraient vous apaiser et aider à cicatriser cette plaie que vous localisez au pleus solaire ?
Bien à vous
Jean-Marc
PS – Merci pour votre passage sur mon blog et le joli commentaire que vous y avez laissé.
Joueuse je ne sais pas! A moins que ce jeu de cache-cache auquel vous me voyez, avec beaucoup de justesse, me livrer, puisse avoir une légèreté qu’en réalité je ne sais pas lui donner.
Ces mots, j’ai découvert très récemment qu’ils ne suffisaient pas de se les entendre dire pour faire miraculeusement rejaillir la sève dans un arbre famélique. Peut-être « tout simplement », qu’un arbre met du temps à sortir de l’hiver. Peut-être suffit-il d’attendre maintenant patiemment le printemps.
Merci à vous et à bientôt.