Ce matin, j’ai le droit d’exister pour moi tout seul. Je prends le droit d’exister (…) Ce n’est plus cette sensation de vide qu’il faut remplir d’actes, de mots, d’oeuvres. Je goûte d’être immobile. J’existe d’avantage de ne rien faire (…) Exister justifie d’exister. C’est bon d’exister. Ça ne doit servir à rien d’exister. On n’est pas obligé de servir à quelque chose. On n’est obligé de servir à rien. On a le droit d’exister d’abord. (…) Jusqu’ici, il m’était incroyable qu’on puisse passer du temps sans rien faire et ne pas le sentir perdu. Le temps n’est pas rempli de ce qu’on y met. Mon temps se remplit par l’attention que je lui porte, par le goût que j’en prends, parce que je le considère, parce que je me considère, parce que je me suis restitué le droit d’exister.
Louis Evely, prêtre. Cité par Lytta Basset dans Paroles matinales, Labor et fides, 2003.
le droit d’exister… c’est vrai qu’on l’oublie si facilement…
c’est doux de lire ça !
oh mon dieu comme c’est vrai… comme c’est rare de ne pas se dire ; » qu’est ce qu’on fait aujourd’hui.. pour ne pas s’ennuyer » retrouver le gout a la paresse , a l’ennui et a la liberté de PENSER… bisous ma belle , aoujourd’hui c’est la grippe qui m’oblige a vivre lentement et a ne rien faire… bonheur intense et finalement souffrance modérée
L’être au monde , un sujet passionnant. beaucoup à dire.
Beaucoup d’amour dans l’air.
c’est bien de lire ces paroles, merci à toi
longtemps j’y suis parvenue
et un jour je n’ai plus vu les choses de la même façon
pourquoi, comment ?
impossible de savoir
juste essayer de retrouver ce chemin
comme quoi rien n’est jamais acquis
Captainelili,
Trop facilement…
Balmeyer,
Oui, c’est doux, et douloureux aussi quand on s’aperçoit qu’on se dénie quotidiennement ce droit.
Quelqu’un,
Heureusement que de temps en temps une bonne grippe te cloue au lit! ;)
Christie,
Beaucoup à dire, sans aucun doute. Mais je me dis que l’idéal serait de n’avoir à en dire et juste d’être là, au monde, présent.
Frisaplat,
Tu n’as plus vu les choses de la même façon? Que veux-tu dire par là? Tu as changé d’avis ou tu as perdu cette capacité à te donner le droit d’exister?
Ne plus servir qui que ce soit, ni à quoi que ce soit, ne plus se voir comme un outils, un objet mais comme le sujet de la vie.
Venant d’un prêtre, c’est révolutionnaire cette parole :-)
L’Arpenteuse,
N’est-ce pas? ;)
Bien sûr je n’étais pas à l’heure
A l’enterrement du temps qui passe
Bien sûr j’avais bu tellement
Que je voyais les heures couchées parmi les branches
Nul ne savait mon nom
Sur les pierres il y avait des écritures gothiques
Nul ne savait mon nom
Autour de moi
On disait à voix basse
« C’est le monsieur qui le connaissait »
Sérénissime s’impatientait avec nos deux tickets
Pour un cinéma d’art
Et d’essai
J’étais seul à savoir
Que mon visage était en cendres
Le jour perdait ses arbres
Et l’existence attendait dans les odeurs de lys
De vieux enfants me regardaient
Des familles me parlaient
On m’a donné du sable blanc
Heures et vivants
Arbres et fleurs
Ils étaient impeccables
On m’a donné des branches
Et puis
Sous le bois neuf
Des hommes en noir ont glissé des courroies
Bien sûr je n’étais pas à l’heure
Mais je voyais les heures
Couchées
Parmi des branches de sapin vert
Nul ne savait mon nom
Le jour perdait ses arbres
On disait à voix basse
« C’est le monsieur qui le connaissait »
Sérénissime s’impatientait avec nos deux tickets
Pour un cinéma d’art
Et d’essai
Et quand tout fut fini
J’ai dit à l’homme en noir
De graver sur la pierre
En écriture gothique
« Ici un inconnu a enterré un inconnu »
Stan