Je me souviens de cette nuit où tu es née.
Je me souviens de cette silhouette dans la pénombre. Est-elle sortie de mon imagination? Personne d’autre que moi ne semble l’avoir vue.
Je me souviens de ce poids du désespoir qui m’a accablée. Je me souviens de cet étau d’impuissance qui m’a broyée.
Et cette silhouette qui s’imaginait discrète, mais oui puisque personne ne peut me dire si elle était vraiment là, dans l’ombre.
Je me souviens de cette phrase lue dans un livre de Michel Odent: les femmes en travail n’aiment pas être observées. Elles ont besoin d’intimité.
J’entends ce cri qui je n’ai pas poussé.
Allez-vous en!
Et vous tous, laissez-moi mettre mon enfant au monde! Laissez-moi retrouver le centre de mon corps, laissez-moi vivre encore cette douleur qui me dit que c’est moi qui accouche!
Délivrez-moi de ce sentiment de trahison qui est comme un poison qui ne cesse de couler dans mes veines…
C’était quand cette nuit là ?
Moi aussi je me suis souvenue récemment, car ma fille a eu 3 ans le 1er juin !
Cette nuit, c’était hier, il y a deux ans…
Merci pour ta visite Virginie!
Ca me fait plaisir, vraiment, de te relire.
Et ça me touche, vraiment, j’en suis émue, que tu sois venue me lire, après tout ce temps.
Quel joli blog… merci pour ces mots, ces émotions que tu partages avec nous.
J’ai ressenti exactement la même chose, il y a 2 ans et 11 jours exactement à l’heure près, lorsque j’ai mis au monde mon deuxième fils. Je rêve d’un accouchement à la maison, dans une ambiance calme et sereine, loin du va et vient des sages femmes et du cliquetis des ciseaux à mutilation préparés soigneusement au moment de « l’expulsion ». J’ai le sentiment d’avoir été volée ce soir là, on m’a volé ce moment à moi. Je lui ai demandé de se taire, à plusieurs reprise. Elle voulait bien faire… et pourtant elle m’a volé cette rencontre. J’en suis toute émue… :)
Nourra,
Merci pour ton partage à toi. Nos enfants sont presque jumeaux ;) !
J’ai accouché avec une sage-femme libérale, sur le plateau technique d’une clinique. Mais quand les choses ne se déroulent pas comme prévu, même accompagnée par les personnes les plus respectueuses du monde… la plaie est là, qui a du mal à se refermer. Je cherche encore à comprendre ce qui s’est passé, j’enquête, et le puzzle commence à se dévoiler. A bientôt, Nourra!