Énigme

“Les armes quand les chuchotements se taisent
Tirent mon humanité sur une croix et les larmes
Ont puisé une vie dans leurs veines racinaires”

J’ai regardé ton énigme et ses bourgeons
Ta douleur intestine et cette poussière d’or
Devant ton rire je voudrais comprendre
Comment la lumière pourrait disparaître
Dans le creux de ta main close

J’ai senti tout à coup ta douleur
Nichée là où tu l’avais dit
Et je suis tombée
Dans ta mort
Que tu gardais secrète
Dans le creux de ta main close

10 réflexions sur « Énigme »

  1. Encore un « ouh la la » ébahi devant tant d’images. Une seule petite difficulté pour moi sur le mot racinaire dont je ne connaissais le sens que très vaguement. Heureusement, j’avais été embarqué fort par ces chuchotements qui se taisent…. nom de Dieu, écrire des choses comme ça !

  2. Le Gibi,
    Je ne pensais pas que « racinaire » pourrait poser problème. J’apprends les rudiments de la botanique depuis un peu plus d’un an, mais je ne pensais pas ce mot lui appartenait en propre. Je trouve que les mots de la botanique sont un vrai trésor.

    L……uc
    Toujours ce même jardin ensauvagé piqueté d’étoiles…

  3. Ta mort , ombellifère non offusquée qui me ceignait du halo pâle de sa beauté . Ta mort , je ne la mis au secret que pour mieux de ton énigme m’anémier .
    Larmes et chuchotement . Crues vers les ciels .
    Je t’attendais en pleurs circonstanciels .
    Mais tu ne revins jamais du pays qui n’existait pas .

  4. Je ne suis pas certaine que les secrets soient nécessaires. Le mystère, oui, l’attente, peut-être, l’intimité, absolument. Mais le secret, c’est un poid, le sien ou celui d’un(e)autre. Et puis les secrets, vous ne l’ignoreez pas, sont toujours trahis. A croire qu’ils ont été inventés pour être éventés.

  5. Peut être se fermer à coeur ouvert . Et ne pas disparaître sans la conjonction du mystère , effectivement .
    Un secret est un pourrissement consenti . Une aigreur dorée , adorée à l’or fin . Une fragmentation exquise , sibylline , à devenir .
    Réapprendre l’énigme .

  6. Frédérique,
    Je me demandais si, dans cette « injonction » à garder les mains ouvertes, il y a avait comme une « injonction » à la transparence. J’ai ma réponse :-). Finalement chacun choisit comment il crée l’opacité qui le protège.
    Je pense aux enfants, par exemple. Avoir des secrets est une manière d’échapper au contrôle permanent que les adultes leur infligent.

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