Ce qui me tient éveillée

À force de marcher j’ai fini par traverser l’épaisseur de ma fatigue. Elle était là, dans l’embrasure, à regarder les étoiles.

J’aurais voulu l’embrasser tout entière. Passer le bras par cette porte noire et me laisser happer dans le grondement d’un instant lointain.

Et j’ai aperçu mon sommeil, cloué au ciel d’Orion. Trois petites pointes embrasées dans une nuit sans fond.

18 réflexions sur « Ce qui me tient éveillée »

  1. Tu continues l’exploration des mots en B ?

    Cela dit, ça fait longtemps que je n’ai pas joué au badminton. Une petite partie ne serait pas de refus :-) .

  2. Vous , vers la nuit, faites vos pointes qu’en vous lisant nous impriment vos gammes si lunesques .
    Je m’incline devant tant de beauté orientée vers l’avide et ne veux chasser de mes yeux carnassiers la douceur de vos lignes ignifugées .

  3. Voilà longtemps que je n’avais plus de vos nouvelles, Lebrac!
    Vous aussi vous sentez cette présence dans l’ombre des chasseurs?

  4. Je suis très souvent émerveillé par ce que (me) disent tes images, tes ellipses, tes métaphores : ma fatigue dans l’embrasure qui regarde les étoiles, le sommeil cloué aux étoiles cité par Anna.
    Va dire ça en deux phrases dans une nouvelle !

  5. C’est le pouvoir troublant du poème en effet, de ramasser les mots et les images dans une petite enveloppe. C’est le mode d’expression qui me correspond le mieux, à ce jour.
    Merci Gibi!

  6. Les chasseurs , conscients d’eux mêmes , ont le vent en poupe et nébulisent ceux dont le coeur aspire à demeurer dans les vestiges de la candeur nénupharienne .
    Je descends le cours long de vos poèmes avec une gravité embrasée . Et fuir tous les Orions Express …
    J’aime les embrasures qui délibèrent vers de foisonnantes osmoses . Je m’y engouffre .
    Faisons un rêve , défaisons le plaqué toc de la réalité .

  7. « Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. » a dit Rimbaud.

    Faisons ce rêve oui.

Répondre à Lebrac Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.