Le jour le plus court

Dans ce monde
Soudain figé
On pourrait
Esquisser le trait
Fuyant d’un sourire
Ou d’un fil téléphonique
Ou d’une pointe de légèreté

J’ai cru soudain
Que la Seine
Pourrait déborder
Et je me suis vue
En train d’étendre
Mes rêves trempés
Et dégoulinants
Sur la corde esquissée

Et puis on m’a raconté
L’histoire d’un bus
Incapable de remonter
La pente d’une rue
transformée
En piste de ski
Et j’ai imaginé
Ce troupeau de citadins
Obligés de marcher

Je préfère
Dans ce monde
Plongé dans la nuit
La plus longue
Faire sécher mes rêves
Au feu de mes questions
Ou de mon chagrin
Ou de ma colère

Et boire une tasse
De sommeil
En guise de thé
Fondre et se liquéfier
Au fond des draps
Brûlants et gelés
J’ai sagement posé
Sur la table de nuit
Mes lunettes embuées

13 réflexions sur « Le jour le plus court »

  1. Mamzelle, ta métaphore jardinière me plaît bien!

    Luc, bah qu’est-ce qui t’arrive? ;-)

    Anna, dommage que Depluloin ne lise pas ton commentaire, il aurait de quoi s’en inspirer pour gagner sa place dans la blogotruc de Luc ;-)

  2. Bienvenue Jean,
    J’adore découvrir qui me lit!
    Je suis très flattée de cet emprunt (peut-être pouvez-vous le signaler, discrètement, après votre texte ?)
    « Mais les marges sont étroites et le temps presse » j’aime beaucoup.
    Une image intéressante que celle des marges… qui stimule l’imagination.
    (Je commente ici, puisqu’apparemment on ne peut le faire chez vous?)

  3. oui c’est vrai ça il se fait tard …. une tasse de sommeil ça donne envie… peut-être que le monde se mettra enfin a bouger. J’suis assez d’accord pour trouver l’ambiance très immobile en ce moment. Je croyais que ça venait de moi, mais je ne crois pas… Une chappe de plomb au dessus de nos têtes ? on s’enlise dans l’hyper-réalité ! alors un peu de poésie fait du bien !

  4. Pourquoi donc quelque chose dans un texte nous prend parfois si soudainement ? Ici, le « Et puis on m’a raconté » m’a saisi. Force de la poésie, du conte, qui parfois redonne la force pour écrire alors que le courage manque ou que le doute rôde. Lu comme ça les deux premières pages de La Route de Cormack Mac Carthy ce matin au gré des cadeaux faits dans la famille et scotché.

  5. Carole,
    Eh bien en tout cas, moi, je vous trouve pleine d’énergie et ça aussi ça fait du bien!

    Gilles,
    Je suis ravie et touchée que mes textes puissent provoquer autant de choses chez d’autres. C’est un puissant moteur pour continuer!

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