Le lieu de la transformation

Je t’ai trouvée dans la rue
toute recroquevillée sur le trottoir

chantournée dans tes attentes
irrésolues

nul son ne filtrait plus de toi
même pas le tintement d’une larme

tu avais enfermé ta lumière
au dedans de toi
et tu t’étais revêtue à la va-vite
de vêtements trop grands

par dessus ton corps recouvert de cailloux
pour sentir
de ton retrait peser tout le poids

c’était peut-être tes espoirs que tu avais lapidés

devant des passants
mécaniquement indifférents

tu les avais déchirés
et jetés aux quatre vents
comme autant de missives aveugles

lettres miettes d’os blanchis

j’ai compris que tu t’étais voulue gangue
pour mieux consumer au dedans
de toi ton âme fissile

et je t’ai laissée
à ton invisible alchimie
sans savoir
sans pouvoir
lire
dans ton infime tressaillement

lequel des quatre éléments
allait l’emporter
dans ta lente métamorphose

9 réflexions sur « Le lieu de la transformation »

  1. Chantourné dans des attentes irrésolues dit si bien et joliment qu’un jour, sûrement lassé d’espoir, on baisse la garde … et c’est là qu’on n’attend que la mort

  2. Kouki,
    mais baisser la garde, cesser d’avoir des attentes, c’est ce qui peut souvent nous arriver de mieux et nous permet enfin d’avancer en direction de la vie. Voilà ce qu’il m’en semble.

    Luc,
    malheureusement la sublimation je ne sais si c’est qui nous guette, en tout cas dans un premier temps. C’est clair, comme réponse?

    Kouki,
    C’est une allusion à ma présence plus que fantômatique sur le web ces derniers jours?

  3. Gilbert, bienvenue et merci de votre enthousiasme :-)

    Kouki, oui, c’est ça, le côté phénix, ou le grain qui meurt pour naisse la plante…

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