Parfois le monde

parfois le monde
cesse parfois le monde
se replie
suivant les pointillés
de l’existence

parfois je reste aussi immobile
qu’absente aussi absente
qu’étrangère aussi étrangère
que transparente

posée dans le monde
qui ne m’a pas créée
posée dans la fiction
qui ne m’a pas écrite

parfois le monde
vibre parfois le monde
me frôle sans trace
dans le bruissement
des ombres en faction
qui défilent

parfois le monde
me broie et m’étreint
et dans la douleur
je connais soudain l’opacité
de ses fantômes
qui violent les âmes

à coups d’aiguille
à coups de lame
parfois le monde
me fauche
herbe séchée par l’été
dans son regain
rouge innocent

parfois le monde
s’aveugle et se tait
pour accueillir
les songes embusqués
qui le frapperont
dans le dos

parfois je préfère
me retirer dans le tintement
d’une source dame d’un lac
sans épée
guetteur aux yeux fermés
dans le trouble du soir

7 réflexions sur « Parfois le monde »

  1. j’aime beaucoup « me retirer dans le tintement
    d’une source dame d’un lac
    sans épée
    guetteur aux yeux fermés
    dans le trouble du soir », beaucoup !

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