c’est la flamme qui prend l’intérieur du corps
chaleur juste
saisie au poignet remonte depuis la plante du pied caresse la nuque
un brasier dans la poitrine
la voix de la mère vibre
dans le pleur
à genoux
les cris s’écrivent muets dans les décombres du monde
se conjuguent à tous les temps
imparfaits
l’imperfection de vivre
avec cette brûlure au dedans
se transmet de corps à corps
et nous pourrions crier
véhéments
dans la démence de l’instant qui tressaille
consumés
dans le feu de sa voix
qui appelle
tournant autour d’elle
comme des chiens comme des loups
affamés
et nous pourrions trembler
la flamme s’éloigne
la flamme rejoint le brasier
au hurlement des chiens et des loups
nous joindre
toute humanité
bue
je suis touchée en Haïti
Oui, quand les pleurs sont à genoux, bien des voix ont des vibrations inhabituelles, et pas seulement celles des mères.
Je redis qu’y a dans vos textes une véritable écriture, un souffle qui est le vôtre et uniquement le vôtre.
Qu’il y a
Kouki, on y pense inévitablement…
Dominique, c’est vrai la mater dolorosa, la mater lacrimosa, c’est l’archétype.
Merci pour vos mots. À garder et relire dans les moments de doute.
« l’imperfection de vivre
avec cette brûlure au dedans
se transmet de corps à corps »
Ce désarroi que l’on peut sentir par des vibrations très corporelles en effet… très beau, très juste.
Merci Gilbert, toutes les émotions ont le corps pour siège, n’est-ce pas?