Plexus

Une litanie a posé sa voix sur le rebord de la fenêtre

La lumière penchée éclabousse sagement ce qui dans le monde fait masse
là où l’espace entre les choses se resserre au point de former des objets
vivants ou morts
un relief dans la platitude des jours ambulants

Car justement
je marche dans un rêve
je marche assise devant un bureau
elle m’écoute déployer comme un roman mes différends administratifs
je n’arrive pas à la quitter je la suis je lui parle encore

Dans la litanie de tous les noms il y a le sien qui m’écoute depuis toujours

Ces lettres envoyées sous la chape du désert qui n’eurent jamais de réponse
ces formulaires ces attestations ces arrêtés ces certificats
deviendront les lettres écrites sur le front
qu’on ne pointera plus jamais du doigt

La lumière est aveugle pourtant qui enfante la forme et la couleur des choses
et nous nourrit avant de s’enfouir au centre des terres que nous sommes

Je marche dans cette ville inconnue que j’ai rêvée collage de cartes postales
sur les vitres d’un bus qui a fondu sur moi comme une gangue de stupeur qui ne respire plus

Demeure
Une brûlure solaire dans le plexus

8 réflexions sur « Plexus »

  1. « ces formulaires ces attestations ces arrêtés ces certificats
    deviendront les lettres écrites sur le front
    qu’on ne pointera plus jamais du doigt »
    oh, comme j’ai de la peine…

  2. Frédérique, merci! je comprends votre remarque sur solaire, ça mérite réflexion. Mais juste supprimer le mot donnerait un tour trop médical au vers je trouve, comme une mention dans un tableau clinique.

    Kouki, tu plussoies sur ce qui est avant ou dans les parenthèses ;-) ?

    Luc, idem que Kouki.

    Christine, ;-D

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