On passe

On passe sans revoir le mausolée les loirs et l’indigence du bétail endormi sur la paille des enfants tournicotant tournicoti au bal des louves au luxe soleil dément formellement qui criaille au couchant

je me laisse passer devant toi invisible au feu les murs au mur me dévore on passe sans savoir ceux qui sous les cartons les vieux habits dans les vieux pots du neuf du preux du pieu au son des roues dentées craquent les jointures les coutures les morsures et le temps passe sans pleuvoir au hasard des ennemis ceux d’en face nos prochains sans éclair sans tonnerre dans le tremblement prisonnier des aventures terrestres

et tu cries tu n’as pas le choix c’est toujours ce que tu dis et on passe sans pouvoir sans vouloir au hasard des mots qui s’étalent devant à même la route à même les murs à même les visages inconnus qui défilent comme diapos saccadé le temps en mitraille suinte aux parois du corps à la langue poursuit le chemin en sens inverse en sens interdit au regard le regard fixe le regard fixé à la paroi aussi roche que sable aussi béton que ciment

le concret du temps sans terre où traces de pneus où herbes poussant dans les fissures tectonique des asphaltes on passe au seul reflet des flaques et des vitrines c’est le temps inversé ou le vent qui te pousse dans les retranchements de la ville et cette image répétée en boucle du passant qui ploie accroché à son parapluie retourné.

10 réflexions sur « On passe »

  1. je vois un bourg la nuit des pavés des feux des carrioles je les entends des brochettes d’enfants des ballots des gueulements des bêtes chaudes et leurs déchirements … à cette humanité
    Beau Altess

  2. Un texte omnibulent qui m’a demandé un réel effort pour y entrer (lecture sur écran donc dans un espace moins réservé que le livre), j’ai dû recommencer, il est vrai que la forme sans ponctuation est exigeante mais je te l’ai déjà dit, une fois que l’on est dedans, que l’on a fait ce pas, et que l’on est plus distrait par ce qui se passe sur l’écran en dehors de la zone de lecture, alors ça marche, j’ai été happé jusqu’au bout. Rythmique comme le signale Florence, avec un mouvement puissant de houle atlantique. Par contre, je me suis demandé ce qu’apporte les virgules, une ligne vide suffirait pour ponctuer les paragraphes.

  3. Kouki, alors tu t ce texte situé à une autre époque?

    Florence, merci beaucoup. C’est très encourageant/

    Gilles, merci de faire cet effort de rentrer dans le texte. Les virgules c’était un essai, mais tu as raison, ça n’apporte rien d’intéressant. Hop! supprimées.

Répondre à kouki Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.