La nuit est tombée sous mon toit percé d’étoiles. Les esprits s’étaient révélés comme autant de tintements silencieux, avançant à pas lents puis se retirant dans les ombres, sans jamais disparaître tout à fait.
Esprits
J’ai d’abord entendu leurs chants de joie, aussi légers que le bourdonnement des abeilles. Et puis j’ai vu tout à coup des lumières scintiller dans le tremblement des ombres, qui venaient de toutes les directions du ciel.
…
Parfois
apercevoir une fleur
et ne pas en dire
un mot
L’ombre ou l’exil
J’écrirai les archives du vent
Et
En ce feu entretenu
D’un pas dans l’ombre
J’entre
enfin
Dans l’exil
J’écrirai les archives du vent
Une ombre a jailli
Sans déchirer le voile
Sans
creuser ce sillon
Sans
Effleurer
la terre et ma plaie
J’écrirai les archives du vent
Au nom de mes îles semées
Cachée derrière la porte
fermée
Derrière
la dernière trace
d’écume
Comme une main levée
J’écrirai les archives du vent
Et même la nuit
me déshabillera de ma peau d’encre
accroupie devant le feu
j’irai
Dans le même temps
étincelle
et poussière
étincelle
et poussière
dans l’ombre
qui danse
Méditation
Tu as pour nom
colline
sans visage
ouverte à la nuit
colline
sans
visage
au
bûcher des terres nues
tu traverses
ma gangue
et
ta langue râpeuse
m’extirpe
dans la nuit qui flambe
dans la flamme rauque
j’ai cru voir
colline
sans visage
tes
yeux
auprès des fleuves
esquissés
ils psalmodiaient
colline
le long
de
ta voix
ébréchée
par le vent
sans
visage
le
chant
des trembles
et des saules
en sifflant
visage
visage
visage oublié
colline
à
ton nord
fuyant