Bloguer ou ne pas…

Depuis que je tiens ce blog, c’est-à-dire pas très longtemps, je me demande régulièrement si vraiment je devrais continuer. Est-ce une forme d’expression qui me convient? Comme à mon habitude, je n’arrive pas à vivre la chose avec légèreté. Non pas qu’il s’agisse d’une activité (forcément) frivole, mais je m’y investis émotionnellement à l’excès, et par conséquent, le plaisir d’écrire et de simplement partager n’est pas toujours au rendez-vous. Quand certains arrivent à vaincre leur timidité par le truchement de leur blog et se laissent aller à se montrer sans crainte, moi, je n’y arrive pas. Je ressens ici les mêmes blocages que dans la vraie vie, la même peur de passer inaperçue derrière ma réserve, la même difficulté à aller vers les autres pour créer des liens.

Etrangement, j’ai la nostalgie de ce carnet que j’ai tenu quelques mois, avant celui-ci. J’y avais moins l’attente d’être lue, je lançais mes mots comme des bouteilles à la mer. Je n’avais à ma connaissance que quatre lectrices, mais leur fidélité et leur amitié me touchaient plus que tout.

Pourtant j’ai envie de persévérer, ici, dans mon nouveau chez moi. Mais quelques changements s’imposent. Premièrement, je vais reprendre mon ancien pseudo, Sérénissime. Même si la sérénité n’est pas exactement ce qui me caractérise, je m’y reconnais plus, tout simplement. C’est Venise qui me l’a inspiré, et Gracq et son Rivage des Syrtes, deux lieux dans lesquels je me sens bien, qui appartiennent à la trame de mon histoire. En revanche, Apprentie -même si cela évoque en quelque sorte une réalité quotidienne, celle d’apprentissages toujours renouvelés, encore et encore- ce n’est pas moi, il y a quelque chose dans la sonorité qui ne chante pas en moi. Alors exit, Apprentie, je « retourne vers moi » et les prochains articles seront écrits par Sérénissime.

L’autre changement que je voudrais mettre en oeuvre concerne les catégories de ce blog. J’ai du mal avec cette notion. D’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles j’avais opté pour WordPress était cette possibilité de ranger un article sous plusieurs catégories. Je préfère de loin le système des mots-clés, dont j’use et abuse avec gourmandise. Supprimer les catégories? Mes articles ne peuvent prétendre à l’unité de ton ou de style d’une certaine porte ouverte par exemple. Et ni à venir se ranger sagement dans des tiroirs prédestinés par moi-même. Sans doute est-ce le chaos dans mon esprit, comme l’expression d’un refus. Un refus dans lequel je me reconnais tout entière pour le coup!
Alors le chantier est ouvert. D’ailleurs si vous avez des suggestions, je suis tout ouïe.

19 réflexions sur « Bloguer ou ne pas… »

  1. Bloguer ou ne pas bloguer, tels est la question… À chaque fois que des amis, en général septique sur ce phénomène, me posent la question du pourquoi, j’avoue avoir bien du mal à répondre. Tout a commencé par hasard, juste pour voir, et puis je me suis pris au jeu. Des sites internet, j’en avais déjà fait quelques-uns, mais il n’y avait pas l’interactivité propre aux blogues. Avant j’écrivais juste pour moi, des histoires, des états d’âmes, juste pour moi, pour ne pas êtres lus. Mais écrit-on pour ne pas êtres lus ? Alors bloguer, pourquoi ? Juste une histoire d’ego ? Pour rencontrer d’autres gens, même virtuellement ? Où juste pour se prouver que l’on existe ?

  2. Zoé> Oui, c’est vrai, je m’en souviens. Ton article m’avait beaucoup intéressée d’ailleurs.

    Gilsoub> Merci pour ton commentaire. Tu as raison je pense, lorsqu’on écrit, on a au moins toujours un lecteur imaginaire en tête. Sur un blog, ce lecteur d’imaginaire devient virtuel et peut même aller jusqu’à intéragir avec l’auteur.
    D’un côté, on fait des rencontres facilement, on se découvre plus vite sans doute, qu’en face à face, des affinités, on se confie plus vite. Mais, il se recrée aussi ce qui fait la vie sociale, des groupes, dans lesquels il n’est pas toujours facile de s’intégrer, etc.
    Se prouver que l’on existe? Je me suis en effet poser cette question en rédigeant cette note. En fait je me demande, se prouver qu’on existe ou en fait se prouver qu’on existe *dans* la blogosphère. Ce besoin n’est-il pas artificiellement exacerbé? De même, je me demande si la blogosphère n’exacerbe pas aussi un comportement de consommateur, il y a des millions de blogs, on peut circuler de l’un à l’autre (presque) ni vu ni connu… mais bon ma réflexion à ce sujet n’est pas très avancée ;) .
    En tout cas, je suis bien contente d’avoir découvert (par hasard!) votre concours de photos, il règne de par chez vous une belle convivialité :) .

  3. J’avais aussi beaucoup de doutes en créant mon nouveau blog. J’avais supprimé le précédent, alors pourquoi recommencer ?

    Sauf que ce n’était pas recommencer mais créer quelque chose de nouveau qui correspondait à mon évolution, sauf que n’exister que par les commentaires chez les autres c’est frustrant, et que la blogosphère, c’est bien plus que dans la vie un espace de liberté.

    Enfin c’est comme ça que le vis ;-) Peut-être n’en n’aurons nous plus besoin lorsque nous nous assurmerons totalement dans la vraie vie.

    Sauf que… ce n’est peut-être pas inutile ces échanges d’expériences personelles dans la société où nous vivons. Du moins quand le blogeur est sincère. C’est quand même loin du consensus mous des médias traditionnels.

    En tout Serenissime, j’aime te lire, (Et tes photos m’enchantent)alors continue à nous faire grandir ensemble.

  4. Continuer de bloguer, c’est une question que je me pose régulièrement. Ecrire sur mon blog m’apporte beaucoup, et je n’ai pas de difficulté à aborder l’intime lorsque l’envie ou le besoin m’en prend. C’est presque une libération, une création, un plaisir.
    En plus, avec certaines personnes qui commentent et dont je visite les blogs se sont révélées de fortes affinités au fil du temps, des rencontres virtuelles concrétisées dans la « vraie » vie et c’est un réel bonheur. Partager avec des personnes qui deviennent proches, c’est ce qui me motive aussi.

    N’empêche que la question de savoir si je vais continuer à bloguer, je me la pose régulièrement. Je me sens un peu trop dépendante, et parfois dans le besoin d’avoir des réactions, donc dans le manque parfois. Et la blogosphère est très volatile… Et parfois aussi, j’ai l’impression de ne plus rien avoir à dire ! En fait, il faut trouver la bonne distance d’implication je crois, mais pas facile, du moins pour moi.

    En tout cas, je suis contente de te découvrir à la faveur d’un commentaire, Sérénissime. Et je vais aller voir tes photos.

  5. J’étais très attachée à Sérénissime… Je guettais ses mots, tels de petits pas qui se rapprochent. J’ai beaucoup aimé Apprentie, dès ma première visite, ses photos, ses idées claires qui me servaient un miroir. Quel que soit ton nom, deviens ce que tu es, riche et sensible…
    Tu sais qu’il y a des portes, ouvertes ou qui claquent… mais avec quelqu’un derrière, qui veille ou surveille.
    A bientôt, votre Altesse Sérénissime !!

  6. L’Arpenteuse> C’est vrai, oui, un blog (et la blogosphère) est un espace de liberté. Un domicile virtuel, ou un jardin (secret) mais dont la porte est ouverte à tous les passants. Et au fond les limites de cet espace ne sont que mes propres limites. Et le travail pour les faire reculer est aussi douloureux qu’ailleurs. Merci beaucoup pour tes encouragements.

    Meerkat> Trouver la bonne distance, c’est ce que je n’arrive pas non plus encore à faire pour le moment. Comme tu le dis, bloguer crée une attente et donc un manque. J’ai besoin de créer de nouveaux liens: je suis en « congé parental », et notre style de maternage alternatif nous a éloigné d’une partie de nos relations. C’est vrai que les blogs permettent de rencontrer facilement des personnes avec lesquelles on a des points communs. Je fais l’effort d’en rencontrer aussi dans le monde « matériel », mais c’est long…

    Cécile> Te voir de nouveau pousser la porte de mon jardin me fait chaud au coeur. Les jolis galets peints que tu laissais souvent ici sur le chemin me manquaient beaucoup. Oui, à bientôt.

  7. J’ai lu le com que tu as laissé chez Meerkat et ça m’a donné envie de venir voir par ici. Il y a de très beaux mots chez toi et aussi de belles images. Hummm…. ça donne envie de revenir, tiens. Enfin si tu veux bien ;)

  8. Je la pousse tous les jours, la porte de ton jardin… Parfois, je marche sur les pierres sans laisser d’empreintes… Parfois, je viens la nuit, avec les hétérocères… Mais je viens, toujours… ça semble loin bientôt, en ce moment..

  9. Moi aussi, je passe souvent. Et puis je me suis posée la même question que toi au point de me demander si j’allais arrêter. J’ai été un peu déçue parfois par la blogosphère, cela m’a poussée à me demander pourquoi je blogguais et en trouvant ma réponse, j’ai eu envie de continuer malgré tout, tant que cela avait un sens pour moi. J’essaie de moins m’investir et du coup je laisse moins de com, je surfe moins, du coup je me détache plus facilement. J’essaie aussi de ne pas blogguer au moins une fois par semaine de façon à me sentir libre, existant autrement. Bonne réflexion à toi.

  10. Et si on s’en fichait des commentaires ?
    Ce n’est pas parce qu’un article n’est pas commenté qu’il ne touche pas, parfois c’est le contraire (il me faut du temps, à moi, par exemple, pour venir imprimer un ressenti, surtout s’il est fort).
    Ce n’est pas parce qu’un billet n’est pas commenté qu’il n’est pas lu.
    Tout billet (ici en tous cas c’est sûr) a sa valeur intrinsèque, la beauté de ses mots, un sens profond sur ton chemin. Même s’il ne devait jamais être lu…
    (Mais aucun risque que ça arrive, je viens là tous les jours ;) )

  11. Naya> Bienvenue à toi, et reviens aussi souvent que tu veux ;) !

    Cécile> Merci pour ce mot étrange « hétérocère » que je ne connaissais pas. Mes connaissances en entomologie sont encore plus rudimentaires que celles en botanique…
    Bientôt finira bien par arriver :) . Je t’embrasse.

    Lysalys> Merci pour tes visites :) . Pourquoi bloguer est une question qui semble surgir très régulièrement dans la blogosphère et c’est sans doute très sain de réfléchir à ce qu’on fait et pourquoi on le fait, de remettre tout à plat de temps à autre. Prendre la responsabilité du temps qu’on y passe, des émotions qui surgissent, ça permet d’avancer. A bientôt!

    Caco> Je suis comme toi, il me faut souvent du temps pour mettre en mots ce qu’un article a suscité en moi, tellement, que souvent j’y renonce. Mais quand même! c’est dur de se passer totalement du regard de l’autre! Qu’est-ce qui ferait la différence avec un journal intime caché dans un tiroir alors? Ou un album photo sagement rangé sur une étagère?
    C’est le sujet du Rivage des Syrtes, cette attente et ce désir de l’Autre, de l’autre côté de la mer. ;) Des bises!

  12. Je viens te lire,
    j’aime ces visites,
    si tu partais, tu me manquerais.

    Pour le moment, je n’écris plus: j’ai moins de temps, et puis, j’ai du mal à m’exprimer ces temps-ci: c’est parfois trop dur…alors, je te lis, toi; je relis Alice Miller et d’autres chez qui j’aime me promener aussi, un peu moins régulièrement mais toujours avec bonheur: Cécile en particulier.
    Tout ça pour dire que tu n’écris pas pour rien; tu écris pour toi, pour moi, pour nous: merci.
    Je t’embrasse.

  13. Pour ma part, dès la publication d’un article, j’ai le sentiment très net de le partager. Il y a les stats qui ne doivent pas mentir, au bout de ce temps ! (si tu savais les matins incrédules qui se sont enchaînés – comment croire qu’on puisse s’intéresser à mes bafouilles concernant ma si petite personne !?). Sûrement aussi parce que le regard de l’autre a ce poids-là qu’il m’a empêché d’écrire la moindre ligne pendant 15 ans.
    J’allais te dire que le nombre de commentaires est surprenant par rapport à l’audience qu’overblog enregistre (ceux qui s’y osent sont vraiment rares : en moyenne journalière, environ 1 commentaire pour 30 visiteurs, même pas 1 commentaire pour 100 pages lues)… et puis je me rends compte qu’à mesure que je m’affranchis du regard de l’autre, le nombre de commentaires augmente…
    Merci pour cette mise en mots !
    Bisous

  14. c’est interessant comme question. moi je ne blogue pas et je n’ai jamais ecrit que des commentaires sur les blogs des autres. j’ai la curiosité de voir ce que pensent les autres sans pour autant ressentir le besoin ( ni l’envie ?) d’ecrire moi même. tu as du talent c’est indéniable , tu as toujours ecrit et tu as certainement besoin de lecteurs qui ne te connaissent pas  » en vrai »( timidité?)… ne serait ce pas aussi celà? je ne sais pas. en tous cas , continue pour nous , pour toi, pour vous…et rebienvenue a serenissime.

  15. Charlotte> J’espère que tu écriras à nouveau bientôt, je ressens un véritable besoin de la manière que tu as de partager tes rêves et tes émotions… Reviens vite avec tes mots!
    Ecrire pour vous simples passants ou visiteurs assidus, ça me fait bizarre finalement. Justement je ne suis pas si bizarre alors? C’est toujours la peur que j’ai en cliquant sur le bouton « publier ». Ne vont-ils pas me trouver « à côté de mes pompes », « bizarre » et se détourner? Ces expressions que j’ai entendues, surtout quand j’étais adolescente (Adulte ce qui domine c’est plus « intello » ;) ).

    Caco> J’espère que tu ne doutes plus, à présent, de la qualité de ton écriture. Elle est belle ton écriture et elle fait passer tellement d’émotions que tu sais si bien partager!
    Quant au nombre de commentaires je pense qu’il ne dépend pas seulement du nombre de visiteurs. Regarde La mystérieuse envie d’être mère… Je suis sûre que c’est un blog très fréquenté, et il n’y a presque jamais de commentaires. Qu’en pense Ingrid, je me le demande. Peut-être aimerait-elle avoir plus de réactions de ses lecteurs? Mais c’est très intimidant de laisser un commentaire sur un blog où ceux-ci sont rarissmes. Cécile en laisse depuis quelques temps mais elle a un lien particulier avec l’auteur. Et justement, la dernière note du blog a été suscitée par un commentaire de Cécile, alors? alors j’en reviens à l’idée qu’on ne peut se passer totalement du regard de l’autre.
    Mais je suis d’accord avec toi, s’en détacher est sans doute aussi nécessaire pour encore mieux l’accueillir…

    quelqu’un> C’est vrai tu ne tiens pas de blog, néanmoins tu commentes, utilisant pas là le côté interactif des blogs. C’est un comportement que je trouve moins « consommateur » que lire sans jamais renvoyer la balle à celui qui écrit. Même si c’est vrai que ce n’est pas toujours facile (pour moi par exemple) de vaincre sa timidité, ou tout simplement de mettre en mots ce que l’article a suscité en soi.
    J’ai toujours écrit, oui, avec des interruptions plus ou moins longue… que des choses que pour la plupart je n’ai fait lire à personne, la peur du jugement est très tenace! :(
    Merci pour tes encouragements en tout cas et ton amitié si précieuse.

  16. Merci de tes mots… ils me touchent.
    Je me demande comment mon blog aurait « tourné » si j’avais persisté dans la confidentialité. Je ne le saurai jamais, mais une chose est sûre : je me serais beaucoup moins amusée ;)

  17. Pour Quelqu’un : d’après le petit précis universel du blog, quelqu’un qui fréquente activement la blogosphère (que ce soit par son activité de blogueur ou par ses commentaires sur les blogs) « blogue » ;)

  18. pour caco: merci ; alors je me sens bloggeuse.. c’est une activité que je ne pratique qu’au boulot c’est là ou j’ai le plus de temps.
    pour serenissime : c’est bizarre de commenter ; quelquefois j’ai peur de n’avoir pa sbien interprété tes mots.. enfin c’est aussi ca d’ecrire: prnedre le rique de n’être pas compris; biz. idem pour l’amitié, elle m’est indispensable comme chacune de mes amitiés

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