Trêve

Il y avait le long du chemin
fossé rigole
au moins trois fois
sans moi
cours encore

tu étais là
dos
au tronc de l’arbre sans nom
sans que je te connaisse
bois homme vue sur
le fossé serpente
halète

et je ploie
irrégulière
dans ma honte bue
sans savoir toi
si

si toi
je ne sais

j’ai pris cette route
indicible dans le bois
qui m’a prise
et j’ai cru

tu es là
dos au tronc de l’arbre
assis au pied de l’arbre
dans la paix de l’ombre
arrosoir
de paix
au chant
sans violon ni piano

je ne sais qui tu es
mais je m’assoie
tu es là
sans parole
le front caressé par la brise
et je regarde aussi
par là
comme toi
que je ne connais pas

et j’ai vu ma silhouette
sur le chemin
s’effaçant dans la poussière
que j’ai imaginée

le bruit du ruisseau
dans le fossé

et le frisson de la mère nuit
a ruisselé dans mon dos

tu m’a regardée

tu as souri

7 réflexions sur « Trêve »

  1. « et le frisson de la mère nuit
    a ruisselé dans mon dos »

    (des fois c’est comme un flèche qui atteint sa cible tes mots. euh, en l’occurrence, sa cible c’est moi :-))

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